19 février 2008
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Dès maintenant, penchons-nous sur les causes sérieuses et profondes qui, au cours de notre vie d’écolier, vont
fortement influer quand à nos chances réelles de devenir très facilement un raté total. Certains ont eu la chance fantastique d’être confié à une institution religieuse catholique (je ne m’avance
pas pour les autres, ne connaissant pas bien le problème). Cette chance, il ne faut pas la négliger. Voici ce qui a pu se passer pour toi, toi l’ancien écolier de l’institut Saint
Je-ne-sais-quoi. Le développement que je vais proposer, envisage les différentes possibilités.
1. Tu as été confié à l’âge de 4 ans à ce merveilleux institut. Tes parents, si chers et qui t’aimaient beaucoup, ne pouvaient pas vraiment
s’occuper de toi tant leurs charges relationnelles étaient prenantes. Te confier à une bonniche quelconque, ils l’avaient expérimenté. Déçus des incapacités de ces braves femmes qui, hélas,
n’avaient pas découvert la poudre ni autre chose d’ailleurs et qui, de plus, savaient tout juste que Jésus-Christ n’était pas le dernier président de la république (il faut dire à leur décharge,
qu’elles ne lisaient pas le journal), tes parents, après mures réflexions, avaient trouvé LA Solution. Maman ayant fait ses études chez les bonnes sœurs, aux Saines Marie-de-la tronche-tirée,
elle en gardait un souvenir épanoui. D’ailleurs, toutes les relations masculines qu’elle entretenait en grand secret, étaient là pour prouver ses talents acquis dans cette noble institution grâce
à Monsieur l’abbé de Jetouchesijveux qui l’avait initiée, ainsi que beaucoup, aux délices de Julie. Tu irais donc dans ce noble institut.
A l’institut, tout se passa merveilleusement. L’enfant un peu renfermé que tu étais, fut, par la grâce de ses
bons abbés, ouvert, réouvert, agrandi, devenant la coqueluche de tous ces bons adultes si pieux et si fervents. Lorsque, par quelque lubie, tu refusais le don phénoménal que chaque abbé te
donnait, tu étais gentiment réprimandé – eau plate, pain sec et bien dur, un peu de fouet, … mais je ne m’étends pas, tu connais mieux que moi. Ainsi, ton avenir d’obéissance et d’incapacité te
tendait les bras.
Si tu as vécu cela, remercie qui tu voudras car ta vie es définitivement foutue ! Ah, quelle chance
incroyable tu as ! Tu as commencé dans les meilleures conditions pour réussir à échouer de façon retentissante. Et ça, c’est bon !
2. Le cas que j’expose maintenant est moins enthousiasment mais demeure quand même une bonne approche de l’échec. Tu es allé
en Institut religieux à l’âge de 11-12 ans. Autant dire que tu es entré en 6ème dans ce merveilleux établissement. Les bons pères t’ont trouvé mignon, avec une voix d’ange et une
langue bien douce. Ils mirent souvent ta langue à contribution. Non, tu n’étais pas terrorisé de devoir t’exécuter à longueur de journée et de nuit. Ton éducation était à ce prix et tes chers
parents, très pieux comme il se doit, trouvait dans tes nouvelles manières (déhanchement léger, démarche dandinante, œillades fréquentes, etc.), un charme délicieux qu’ils mirent en valeur devant
leurs amis. Amis qui surent en effet, les goûter. Certes, tu arrivais un peu tard dans la compétition, mais tu y excellas tellement, que nul ne reconnaissais en toi, cet ancien enfant turbulent,
emmerdeur, que tu avais été avant de découvrir la sagesse inouïe de ce merveilleux institut. En termes de réussite vers l’échec, tu es prêt. Franchement, tu as un bon parcours. Profites-en
pleinement et dieu reconnaîtras les siens. C’est bon !
3. Là, le cas envisagé est beaucoup plus difficile. A 14 ans, tu étais déjà bien enfoncé dans la petite délinquance et tes charmants parents
décidèrent de régir en te confiant à cet institut laïc dont ta mère – ah ces mères ! que deviendrions-nous sans elles ! –avait entendu parler par une amie qui … et qui lui avait prêté
la brochure vantant les merveilleuses méthodes pédagogiques. L’amour maternelle réussit l’exploit de te faire entrer dans cette école de la liberté (c’est ainsi qu’elle se nomme). Dès ton arrivée
et devant les insultes dont tu abreuvas les éducateurs, ceux-ci décrétèrent, qu’en effet, tu méritais qu’ils s’occupassent de toi avec le plus grand sérieux. Ta maman chérie, rassurée, repartit
vers ses occupations mondaines préférées. (Attention, je n’écris pas, mais alors pas du tout que ta vieille était une mondaine ! Nuance un peu mon discours. OK ?)
Dès ce premier jour, on se mit à quatre sur toi, t’administrant un calmant bien percutant dont tu devais tirer
tout bénéfice. On te confia au bons soins d’une chambrette de 2 mètres sur 2, fermée de l’extérieur. Tu pouvais toujours récriminer. Ces délicieux éducateurs venaient régulièrement te calmer.
Jusqu’au jour où, l’un d’eux constata que tu étais mûr pour la seconde partie du programme. Tu devins le serviteur de chacun. Cuisine, nettoyage, jardinage, tâches ô combien motivantes, te furent
allouées afin que tu prennes conscience que tu avais, toi aussi, le droit de réussir comme on l’entendait, évidemment ! Dire que tu étais heureux serait peu dire par rapport aux somptueux
délices que tu éprouvas quand, un beau jour, deux éducateurs décidèrent de t’initier à des pratiques secrètes réservées aux enfants les plus doués. Les premiers jours tu eus un peu de mal à
marcher, puis, peu à peu, tu trouvas cela normal. Ainsi fis-tu l’apprentissage de l’obéissance absolue. Tu devins le gentil toutou à sa mémère et ça, c’est bon ! En avant pour le merveilleux
échec promis.
4 Certes, il reste le cas où tu n’eus pas ces chances que je viens d’exposer. Mais, ne désespères pas de rencontrer le grand
gentil loup qui saura faire de toit son esclave. Va mon grand. La vie est faite de surprises tellement merveilleuses pour t’entraîner vers un échec retentissant que tu peux avoir confiance en
elle. Vraiment, tu veux un exemple. OK !
Tu as 23 ans (c’est pour l’exemple). Tu as réussi ton bac (on se demande pourquoi !). Puis études
commerciales comme tout le monde, et te voilà embauché par le DRH d’un bonne grande entreprise. On t’a affirmé que tu toucherais au minimum 2500 € brut avec les études que tu as si bien réussies.
Manque de chance ou … après avoir cherché durant un an, entreprise à ton pied, aucune ne veut t’embaucher à plus du SMIC ! Etonné, tu retournes voir tes anciens profs qui se perdent alors
dans des explications tellement vaseuses que tu ressens un violent désir de leur faire la peau. A mon sens, tu devrais choisir cette voie car c’est la plus courte pour échouer … dans un cul de
basse fosse et ça, c’est bon ! Mais, tu es intelligent, tu te retiens encore, et tu penses qu’il va falloir accepter d’être payé largement en-dessous de tes capacités. Ce sera bref car tes
employeurs s’apercevront très vite de la chance qu’ils ont de t’avoir recruté. Donc, tu es engagé au SMIC. Tu as signé ! Un an passe. Les anges aussi. Mais les augmentations, que dalle. Tu
t’énerves un peu avec cet abruti de DRH (entre temps, avoue-le, tu as appris le langage de l’entreprise). Lors de la discussion sympathique que vous avez tous les deux, tu finis par lui mettre
ton poing dans la gueule et, manque de chance pour lui – mais chance infinie pour toi – le voilà propulsé au travers de la fenêtre de son bureau. Il est au 5ème étage ! Il ne
survit pas à sa honte. Toi, tu es arrêté. Jugé. Incarcéré. Ça, c’est bon ! Mais, franchement, si tu avais zigouillé tes anciens profs, tu ne crois pas que tu aurais gagné du
temps ?
Certes je ne puis exposer tous les cas qui peuvent se produire dans la vie, mais ceux que j’ai présentés
peuvent t’aider à réfléchir et t’inciter à infléchir ta vie vers le meilleur échec possible. Si ces cas ne sont pas suffisants pour éclairer ta lanterne (entre nous, tu es vraiment abruti si tu
n’as pas compris et ça, c’est un gros bon point pour toi !), j’exposerai dans la prochaine leçon, d’autres façons d’être qui vont te permettre de te raccrocher à l’échec.
Alors, courage ! Rien n’est perdu !
A suivre …
Mais, je ne vais pas vous laisser partir comme cela, je vous présente ci-dessous un entretien
d’embauche particulièrement échoué. Comme quoi, tout peut arriver.